- Du tour d’abandon au service des Enfants assistés, l’abandon d’enfant en France du début du XIXème siècle au milieu du XXème siècle -
Les premiers tours d’abandon sont apparus en Italie au XIIème siècle. Rendus obligatoires en France par décret impérial en 1811 le débat relatif à leur existence perdurera durant tout le XIXème siècle. Permettant le dépôt anonyme de l’enfant le tour est un dispositif cylindrique en forme de tambour qui tourne sur un axe et est muni d’une ouverture qui permet d’y loger un nourrisson. L’exposition se déroule toujours de la même façon. Le père, la mère ou la sage-femme qui dépose l’enfant actionne une sonnette pour avertir le gardien qui fait tourner le tour. La sœur tourière réceptionne l’enfant à l’intérieur de l’hôpital où il est porté à la crèche, enregistré et pris en charge.
Progressivement remplacés par l’admission à bureau ouvert, les tours seront abolis par la loi du 27 juin 1904 sur le service des enfants assistés.
A travers l’étude des archives relatives à l’enfance abandonnée (archives administratives, dossiers des pupilles de l’Assistance…) et bien au-delà de l’acte prévu et encadré par des lois et une administration, ce sont des fragments de vie qui apparaissent en filigrane. La solitude et la misère de la mère, un père pratiquement toujours absent des dossiers d’admission des pupilles, une enfance en marge dans une famille nourricière.
Biographie
Emeline Carric, titulaire d’un Master en gestion du patrimoine culturel, université de Rouen, est guide-conférencière au musée de la Compagnie des Indes à Lorient ainsi que Médiatrice artistique et culturelle (activité indépendante).
La conférence qu’elle va nous présenter est le fruit de ses recherches pour son projet de thèse de doctorat (abandonné suite à son déménagement) qui avait pour thème « L’abandon d’enfant en France du début du XIXème siècle au milieu du XXème siècle » (Université Paris 8 / sciences de l’éducation).