La posture de la Turquie à l’égard de l’Union Européenne et des BRICS

Description
 
Makinsky
 

- La posture de la Turquie à l’égard de l’Union Européenne et des BRICS -

Le 14 avril 1987, La Turquie dépose sa candidature à l’Union Européenne qui lui en a donné acte le 12 décembre 1999. C’est le début d’un long parcours semé d’embûches qui aboutit à l’enlisement actuel qui est durable. Au fil des ans se sont accumulés les griefs formulés par les européens, reproches de gravité croissante, qui s’avèrent insolubles à horizon visible. Un seul des 35 chapitres à régler est clos. Aujourd’hui une résignation lucide mais pas dépourvue d’acrimonie prévaut tant dans la classe politique que chez les acteurs de l’économie. Il s’agit d’une part de la lenteur des réformes économiques, politiques et sociales que le pouvoir turc dominé par le parti islamisant AKP tarde à mettre en œuvre. Mais les reproches adressés à Ankara concernent des dossiers sensibles : l’occupation de Chypre (une crise latente), le dossier arménien, l’attitude à l’égard de la Grèce, les graves atteintes à la démocratie, la répression et les ingérences armées à l’égard des Kurdes, auxquels il faut ajouter la ‘crise des migrants’ sujet ultra-sensible où la Turquie est soupçonnée de complaisances avec les islamistes.

Ceci n’empêche pas, paradoxalement, l’économie turque d’être largement intégrée, notamment grâce à un accord douanier de 1995 qui permet une libre circulation de marchandises.

La Turquie a annoncé le 3 septembre 2024 sa demande d’adhésion aux BRICS, une ambition annoncée dès 2018. Mais elle se heurte à des obstacles non négligeables. En fait la présidence russe, qui s’était dite favorable à celle-ci ne l’a pas retenue lors du sommet d’octobre 2024, notamment car les BRICS en train de s’élargir ne souhaitent pas augmenter indéfiniment le nombre de leurs membres. On peut penser qu’introduire un membre de l’Otan pose problème. Pour Erdogan, rejoindre ce ‘club’ est un axe de sa diplomatie d’équilibre entre le ‘bloc occidental’ et les ‘autres’. Ce statut serait aussi pour lui de peser sur l’Union Européenne dans les discussions d’adhésion actuellement enlisées. Enfin, cette démarche vise aussi la scène politique intérieure au moment où la Turquie a pris position de façon véhémente pour le Hamas contre Israël et condamne les occidentaux alignés sur l’Etat hébreu. Ce langage ferme et engagé est également destiné à une opinion politique exaspérée contre eux, qu’il faut cultiver au moment où le pouvoir turc connaît de sérieuses difficultés politiques internes et des déséquilibres économiques préoccupants.

Biographie

Outre une carrière de 30 ans au sein de la direction juridique d’un groupe industriel international, il a développé une activité de chercheur depuis 1975 en créant le Groupe d’Etudes des Problèmes Internationaux et de Défense (Le GEPID) qui a mené pendant 10 ans une activité de recherches pionnières sur les méthodes d’analyse et de prévision politiques internationales, sur les risques et crises politiques. Dans ce cadre il a en sus travaillé sur la stratégie globale soviétique et ses incidences, en particulier au Moyen-Orient et en Iran, analyses publiées dans la revue Défense Nationale.

Après la disparition de l’URSS, Michel Makinsky a concentré ses recherches sur l’Iran dont il suit (veille quotidienne) l’évolution politique, économique, et stratégique y compris dans sa dimension nucléaire et régionale. A ce titre il est chercheur associé à l’Institut de Prospective et de Sécurité en Europe (IPSE), et membre du Conseil Scientifique de l’Institut d’Etudes de Géopolitique Appliquée, et Collaborateur Scientifique à l’Université de Liège. Il a par ailleurs été chargé de cours pendant 6 ans à l’Ecole Supérieure de Commerce et de Management de Poitiers où il a donné des enseignements sur l’Iran et sur l’Islam. Il est régulièrement invité comme inter- venant pour des conférences d’actualité devant divers auditoires. Il a participé (ou dirigé) de nombreux séminaires ouverts ou fermés en France et à l’étranger sur l’Iran, le Moyen-Orient, le Caucase et l’Asie Centrale dans des think-tanks spécia- lisés. Il est un participant actif du réseau mondial d’experts GULF 2000 (Université de Columbia) sur le Moyen-Orient où il diffuse des analyses sur l’évolution politique et économique interne de l’Iran ,le dossier nucléaire, les sanctions, la stratégie régio- nale de l’Iran, ses rapports avec les grandes puissances.

En mars 2012, tout en poursuivant ces recherches, il crée Ageromys International, société de conseils pour les entreprises travaillant en Iran ou intéressées par ce marché. A ce titre il a participé à l’organisation de la première mission du Medef en Iran en 2014, et s’est rendu régulièrement dans ce pays notamment lors des missions suivantes. Pendant 6 ans il a conseillé la direction d’un des plus grands groupes du CAC 40 sur l’Iran, et continue d’assister un certain nombre d’entreprises et de cabinets d’avocats internationaux à ce sujet. Il fait partie des experts consultés par les administrations françaises sur les développements en cours en Iran, et sur les transactions ouvertes aux entreprises dans ce pays dans le cadre des sanctions. Il a une pratique de la business diplomacy et de la track 2 diplomacy.

Il a publié et dirigé de très nombreux articles et analyses sur l’Iran et son environne- ment régional dans des revues françaises et étrangères (Défense Nationale, Politi- que Etrangère, Eurorient, Les Clés du Moyen-Orient, Les Cahiers de l’Orient, Meria Journal, Outre-Terre, Diplomatie ...) et a dirigé deux ouvrages collectifs. Il est régulièrement interrogé dans des media français et étrangers.

 
Détail
Thème
Économie et Société
Conférencier
Michel MAKINSKY
Prix
Gratuit pour les adhérents
Date
16/01/2025 14h30
Lieu
Cinéville
Durée
02h00
Nombre de place
484