- Parfums et Poisons : Le côté sombre des senteurs -
Certaines de nos fleurs et ingrédients parfumés les plus admirés sont en fait de puissants poisons, riches en traditions folkloriques, utilisés depuis des siècles dans de prétendues pratiques de sorcellerie et d'assassinats, sous la forme de gants parfumés parfaitement mortels ou de potions létales.
Les civilisations antiques regorgent de mythes et de légendes autour du thème : des auteurs tels que Pline l’Ancien et Dioscoride recensent près d’un millier de drogues différentes, dont la mandragore, la jusquiame noire, la belladone, le datura, la ciguë, l’aconit, les champignons vénéneux, le vin, le cannabis et l’opium.
Outre l’apparence et l’origine de ces substances, ils en décrivent le mode d’administration : les herbes étaient infusées, macérées, appliquées sous forme de cataplasmes et d’emplâtres, ou encore ingérées sous forme de poudre, tandis que les huiles étaient appliquées sur la peau, diluées dans des bains thérapeutiques ou inhalées.
Les herbes, les fleurs et les parfums faisaient partie intégrante de la vie quotidienne au Moyen Âge et étaient inextricablement liés à la magie et à la médecine.
Les poisons étaient couramment utilisés à la cour de France, surtout au XVIIe et XVIIIe siècles.
L'Affaire des Poisons, un scandale de la fin du règne de Louis XIV, avait déjà révélé l’usage de substances toxiques pour éliminer des rivaux. Le parfum empoisonné aurait pu être l’une de ces armes discrètes, choisie pour ne pas éveiller les soupçons.
Biographie :
Margaux Hofstedt Diplômée de l'Institut Supérieur International de la Parfumerie, fille de parfumeurs, professeure et conférencière