- Qu'est-ce que la sécurité intérieure ? -

Depuis 2011 la France s’est dotée d’un code de la sécurité intérieure. En 2014 est créée la Direction Générale de la Sécurité intérieure (DGSI) par fusion des Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire. Le citoyen devrait trouver dans le code comme dans le décret de création de la DGSI une définition claire, courte et précise de ce qu’est la sécurité intérieure. Or il n’en est rien : une définition officielle n’existe pas.

Si tout le monde comprend intuitivement ce que veut désigner l’expression sécurité intérieure, le concept est à la fois récent, flou et recouvre bien des réalités. Tout le monde ne s’accorde pas sur ce qu’est la sécurité, ni sur l’intérieur qu’il faut protéger. De même, la participation des armées à cette sécurité intérieure ou l’insistance sur la guerre contre l’ennemi intérieur, effacent la différence entre sécurité et défense.

On peut donc penser que le concept de sécurité intérieure est creux, donc inutile, voire dangereux car l’absence de définition claire peut permettre de justifier toutes les dérives. En rappelant les origines du concept et l’utilisation qui en a été faite depuis le XVe siècle, il est aussi possible de montrer qu’il a toute son utilité car il permet de maintenir la paix sociale, à condition qu’il soit utilisé dans un Etat de droit.

Biographie

Ancien élève de L’Ecole spéciale militaire de Saint Cyr, Pascal Brouillet est également agrégé de l’Université et docteur en histoire moderne de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. A sa sortie de Saint Cyr, en 1976, il a servi en gendarmerie mobile, a commandé les compagnies de Pithiviers puis d’Orléans et servi à la Direction générale de la gendarmerie nationale. Entré dans l’éducation nationale en 1989, il a enseigné en lycée, puis en classes préparatoires économiques et commerciales. Parallèlement, il a enseigné l’histoire de la sécurité et celle des forces de l’ordre comme maître de conférences à Sciences Po Paris et chargé de cours à l’IEJ de Paris II, à l’IPAG de Clermont-Ferrand et à l’Ecole nationale de la magistrature.